Orlandini

 

Huile sur panneau « Jura, falaises, Poligny » 1947 27x41cm

Biographie

FRANCOIS ORLANDINI (1920 – 2015)

Grand Prix de Rome 1948        

François Orlandini naît à Auvillars-sur-Saone, en 1920. Son père, sculpteur et statuaire réputé, lui transmettra très tôt son goût pour l’Art et dès cinq ans, le futur prix de Rome se passionnera pour la peinture.  

Très vite, la famille déménage à Paris, le futur artiste quitte ainsi sa Bourgogne natale pour laquelle il gardera toujours une franche affection.  Après des études secondaires à Louis Le Grand, François Orlandini entre aux Beaux-Arts de Paris. Elève de Dupas, il se fait rapidement remarquer pour son talent et participe au prestigieux Concours de l’Académie des Beaux-Arts.

En 1947 il réalise « Trois femmes à la fontaine », une peinture à l’huile inspirée d’un poème d’Albert Samain, qui  permet au jeune peintre de remporter le prix, et devient ainsi Grand Prix de Rome en 1948. 

Il quitte Paris pour devenir pensionnaire de l’illustre Villa Médicis à Rome, où il restera de 1949 à 1952, afin de s’imprégner des chefs d’œuvre de la Renaissance.  

Il découvre les fresques murales du Quattrocento et élargit sa gamme ; à la peinture sur chevalet, il ajoute la mosaïque et la fresque. Sa période romaine se concrétisera par plusieurs expositions, à la villa Médicis, ainsi qu’en groupe avec des peintres contemporains, et plusieurs rencontres, notamment avec les peintres Brayer, Hilaire et Carzou. 

S’il continue à pratiquer l’Art monumental toute sa vie : la peinture murale, et les mosaïques ; ses recherches picturales l’amènent dès les années 1960 à privilégier l’aquarelle dans ses tableaux. C’est avec ce médium qu’il réalise ses grandes séries, il peint l’Italie, l’Espagne, les châteaux, Versailles, la nature, les villages… Dans un style d’apparence minimaliste où la forme prime sur le détail, où les couleurs s’harmonisent en camaïeux lumineux, Orlandini fait le portrait de ces constructions de l’homme, de ce patrimoine rural. 

Le premier village français qui l’intéresse est Saumur. Mais c’est dans sa Bourgogne natale dans laquelle il revient dès 1962, qu’il approfondira ses paysages construits.   

Dole, Ornans, Lods, Baume-les-messieurs, mais aussi Auvillars-sur-Saône, Gilly-lès-Cîteaux, Gevrey-Chambertin, autant de lieux, de villages que le peintre immortalise, parfois à plusieurs reprises, à l’instar du Clos de Vougeot ou du Château de Mâlain. Mais les œuvres ne sont jamais identiques, la lumière varie selon l’heure du jour, le point de vue se démultiplie, et surtout la réalité se mêle à l’imagination, à la subjectivité du peintre et apporte quelque chose en plus. C’est une lecture à plusieurs niveaux que propose la peinture d’Orlandini, où la ligne horizontale suggère le calme, où la communion du ciel et de la terre évoque l’infini, où la réalité rencontre la subjectivité et la poésie du peintre.  

Avant sa rencontre en 1993 avec Christian Dazy, puis Lorella Santiago en 1995, il expose un peu partout mais particulièrement à Paris, pour la première fois en 1953 à la galerie Chardin, mais aussi à la Galerie Agora, la Galerie d’Art de la place Beauvau, ainsi qu’à la Galerie des Hayes de Brion. 

Dijon le mettra à l’honneur à la Galerie Vermeil en 1985, s’en suivra une longue et belle collaboration entre le peintre et la Galerie au 16 de la Place des Ducs de Bourgogne à Dijon et qui accueillera sur ses cimaises, entre 1994 et 2014, six expositions dédiées à l’artiste.Exposition rétrospective en 2018 « Soixante quinze ans de peinture » à la Galerie d’Arts Lorella Santiago au 4 de la rue Montmartre à Dijon. Un certain nombre d’oeuvres présentées durant cet événement n’avaient jamais été montrées au public, telles, par exemple, la série sur les Grands travaux de Beaubourg de 1972.

LE PRIX DE ROME

 Le Prix de Rome était le prix décerné à l’artiste qui, dans chaque discipline, remportait le concours de l’Académie française des Beaux Arts.

A ce prix était attachée, depuis la Révolution,  une bourse d’étude qui permettait de s’installer aux frais de l’Académie à la Villa Médicis de Rome en tant que pensionnaire, durant trois années. 

Datant de 1663, ce concours était le résultat des volontés de Colbert et Charles le Brun, sous le règne de Louis XIV. 

Il concernait les lauréats du prix annuel de l’académie royale de peinture, pour trois catégories, peintures, sculptures, et architecture, les pensionnaires  étaient ensuite choisis par ces lauréats.   A l’époque l’Académie française à Rome, qui accueillait les pensionnaires, connut plusieurs déplacements, elle fut successivement déplacée au Palais Caffarelli, au Palais Capranica puis en 1725 au Palais Mancini à l’entrée du Corso. 

Le choix de la ville de Rome s’expliquait par le fait que Rome était un passage obligé pour tout jeune en quête d’érudition au XVII et particulièrement pour les artistes, tant la ville était considérée comme l’apogée du Beau, avec ses ruines, ses vestiges antiques, sa Renaissance… En outre la libéralité des mécènes, et les colonies artistiques prolifiques en faisaient un lieu privilégié pour la création.     

Les lauréats y perfectionnaient leur apprentissage par la copie des chefs d’œuvre, découvraient les techniques de la fresque et de la mosaïque, approfondissaient leur art grâce aux leçons d’anatomie, de perspective ou de dessin d’après modèle. 

Le prix connut son apogée au XVIII, en furent lauréats des peintres comme Fragonard, Boucher, ou encore Van Loo. 

La révolution française suspendit son activité, de 1793 à 1795. A sa réouverture effective en 1803 plusieurs modifications renouvelèrent l’institution,  comme le remplacement du palais Mancini par la Villa Médicis, ou l’intégration de nouvelles disciplines ; à la peinture, la sculpture et l’architecture, s’ajoutèrent dès lors la gravure, la musique et le paysage historique.   

Suite à la Révolution et au XIX siècle les tendances se multiplièrent alors que l’Académie des Beaux Arts s’en tint à une certaine rigueur stylistique. Apparurent les termes « d’Académisme », de « pompier » pour définir les peintres qui en ressortaient. 

Toutefois le XX° siècle et notamment sa seconde partie vit survenir une vraie évolution, jusqu’au mandat de Balthus dès 1961, qui acheva de renouveler l’institution. 

Le prix fut définitivement supprimé par André Malraux en 1968, accordant la tutelle de la Villa Médicis dès lors au ministère de la culture. Les pensionnaires quand à eux, sont aujourd’hui choisis non plus par concours  mais par dossier.